Lorsque j’ai décroché le précieux sésame, il y a un peu plus d’un an de ça, je pensais la page définitivement tournée, et puis au final je me suis rendue compte que les mois suivant l’obtention étaient tout aussi importants, voire plus, que la formation en elle même. J’ai également pu constater, non sans étonnement, que vous étiez très nombreuses à avoir été dans ma situation et donc à me suivre pour le permis. Il n’y a qu’à regarder ce qui revient dans les premières requêtes lorsque l’on tape mon nom de blog dans Google. J’ai donc décidé de vous parler de l’après, ces mois décisifs qui mettent en pratique l’apprentissage et parfois les nerfs à rude épreuve.
Quand j’ai eu mon permis après deux échecs, j’avais d’ailleurs retracé tout mon parcours dans cet article, ce fut une réelle délivrance, une sensation de liberté totale et sans limite. Pourtant le plus difficile c’est finalement de prendre le volant seule et de réaliser qu’il n’y a plus de moniteur pour réagir le plus vite possible, ou rassurer, en cas de couac. C’est effrayant et plaisant à la fois, dans mon cas, j’ai du ranger dans un coin de ma tête l’anxiété pour éloigner mes peurs et avoir confiance en ma conduite. Le jour où j’ai obtenu l’examen j’ai pris le volant seule et pendant des mois je n’ai cessé de le faire, j’ai même réalisé mon premier long trajet pour aller rejoindre mon amoureux. Je n’avais plus peur, j’étais fière et heureuse de n’avoir plus besoin de personne pour être véhiculée, j’adorais conduire. Tellement confiante, sans doute trop, qu’un jour de neige j’ai pris le volant sans l’ombre d’une angoisse pour finalement vivre ma toute première frayeur au volant, une glissade dans une petite rue en direction de voitures stationnées. Plus de peur que de mal puisque j’avais réussi à redresser ma petite 500 in extremis, c’était sans savoir que quelques jours plus tard j’allais avoir mon premier accident de voiture.
Choquée, je vous avais raconté dans les grandes lignes sur Instagram ce qu’il m’était arrivée ce jour de mars qui à lui seul avait fait remonter de nombreuses angoisses et m’avait fait perdre toute confiance au volant. Ce jour-là j’avais rendez-vous au garage pour faire retirer mes vitres teintées avant, un gendarme m’avait arrêtée la semaine précédente pour me mettre en garde sur la loi à ce sujet, dont je n’étais pas du tout informée, et qui aurait pu me faire perdre des points et écoper d’une amende. Je n’avais donc pas perdu de temps pour les faire enlever au plus vite. Je sortais donc de ce garage en agglomération, donnant sur une route à double sens et forte fréquentation étonnement vide à ce moment-là, je me souviens même m’être faite la réflexion en regardant de part et d’autre avant de m’engager, lorsqu’une voiture arriva comme une balle. J’avais quasiment terminé mon insertion, je remettais mes routes droites, lorsqu’elle tapa si fort l’arrière gauche de ma voiture qu’elle m’en fit perdre le contrôle et me propulsa sur le trottoir d’où je sortais dans une voiture stationnée. Ce fut un accident complexe, il nécessita deux constats puisque j’étais impliquée, bien malgré moi, dans la collision de deux véhicules. Du haut de mes 5 mois de permis à l’époque, ce fut, à tous points de vue, un choc tellement violent, d’autant plus que pour les assurances j’étais l’unique responsable puisque je sortais d’un parking. Je savais que cette décision était fausse et injuste puisque j’avais correctement effectué mes contrôles, surtout qu’en remplissant le constat le conducteur en face, qui roulait bien plus vite que la vitesse autorisée, avait reconnu oralement ne pas m’avoir vue, il semblait dans la lune. Une faute d’inattention de quelques secondes qui, avec les multiples expertises, m’a fait perdre l’usage de ma voiture durant près de 2 mois. Deux mois pendant lesquelles je n’ai absolument pas conduit, puisqu’avec mon permis sur boite automatique je n’avais pas le droit de conduire de boite manuelle les 6 premiers mois suivant l’obtention de l’examen.
Trop abimée, ma voiture a donc été interdite de circuler, je pense qu’elle a même frôlé la casse tant les réparations étaient couteuses pour l’assurance. Les semaines qui ont suivi l’accident, à chaque fois que j’étais en voiture avec une autre personne j’avais peur, j’étais en stress que les choses se reproduisent, je faisais des cauchemars toutes les nuits. C’est à cette période là que je vous ai demandé des conseils sur Instagram pour cesser d’hyperventiler, un symptôme de l’anxiété généralisée que l’accident avait réveillé. Le pire c’était cette sensation d’être à nouveau assistée, cette impression de faire un bon dans un passé dont je n’avais pas envie de me rappeler. Fin avril j’ai fini par récupérer ma voiture, et comme le jour de l’obtention du permis j’ai repris le volant sans tarder, j’étais pourtant terrorisée, j’avais l’impression de devoir tout réapprendre. Les mois suivants j’appréhendais énormément chaque trajet seule, je voyais le danger absolument partout, chose dont je ne me rendais (naïvement ?) pas compte avant, je me souviens pourtant très bien des paroles de mon moniteur qui me répétait constamment de ne pas faire confiance aux autres conducteurs. On m’a dit que cela passerait avec le temps, et c’est vrai qu’à l’heure actuelle les choses ont fini par tasser, j’ai repris confiance. On m’a raconté que beaucoup de gens faisaient l’erreur d’abandonner le volant suite à un premier accident, je suis contente de ne pas avoir cédé à cette « facilité » malgré mes angoisses. De toute façon cela fait plusieurs années je me suis jurée que l’anxiété ne prendrait jamais plus le dessus sur ma vie, c’était donc inconcevable.
Alors oui passer son permis c’est long, très cher et parfois tellement décourageant, je suis passée par là, j’ai connu cette happy end qui n’en est finalement pas vraiment une en soi, l’apprentissage, le vrai, il ne débute que par la suite. Mon unique conseil ?! Soyez vigilant(e)s, je crois qu’on ne l’est jamais trop au volant.
2 Comments
Permis passé à 30 ans passés… réussi du premier coup mais j’ai toujours eu super peur…
Après quelques mois de conduite, j’ai eu une grosse conjonctivite… pas de conduite pendant 2 mois et impossible de reprendre, je m’en mords les doigts 🙁
Bon courage 🙂
Oh quel dommage, pourquoi ne pas reprendre quelques cours en auto-école pour recommencer à conduire en douceur ?